Face à la suppression du bonus écologique annoncée par le gouvernement la semaine dernière, nous débloquons une enveloppe d’urgence de 5 millions d’euros. Cette aide destinée au financement de la recharge pour les chauffeurs VTC a pour objectif de compenser la perte des 3 000€ de bonus auxquels ils étaient éligibles. Alors que les autorités publiques et diverses industries ralentissent leurs efforts, nous confirmons notre détermination à soutenir la transition vers l’électrique. 

5 millions d’euros pour lever le frein du coût de la recharge publique

Alors qu’environ 2 000 chauffeurs VTC avaient jusque-là bénéficié du bonus écologique, la fin de cette aide pour les personnes morales pourrait avoir un effet dissuasif en matière de conversion à l’électrique et décourager les chauffeurs VTC. Nous agissons immédiatement pour maintenir et même accélérer le taux de transition.

Avec Uber, les chauffeurs bénéficient déjà d’une enveloppe moyenne de 4 500€ pour l’acquisition d’un véhicule électrique dans le cadre du Plan pour la mobilité électrique. Ils vont désormais bénéficier d’une aide supplémentaire exceptionnelle pour lever la deuxième barrière au passage à l’électrique : la recharge et plus particulièrement, son manque de disponibilité en habitat collectif. En effet, près de 70% des chauffeurs VTC habitent dans des logements collectifs très peu dotés en bornes de recharge. Le réseau d’infrastructure publique (22kW-50kW) est, pour eux, le seul moyen de recharger leur véhicule. Ce poste de dépense représente ainsi en moyenne 350€ par mois, soit environ 200€ de plus que pour un chauffeur doté d’une borne à domicile (160€/mois). 

Ce nouveau coup de pouce financier prendra la forme d’une enveloppe à utiliser sur le réseau de recharge publique. Cette aide vise non seulement à réduire le surcoût financier lié à la recharge publique, mais également à compenser l’arrêt inattendu du bonus écologique gouvernemental pour les professionnels.

Des aides financières publiques qui se réduisent comme peau de chagrin

La loi d’orientation des mobilités votée fin 2019 fixe l’objectif de réduire les émissions de GES de 37,5% d’ici 2030 pour le secteur des transports et la fin des ventes de véhicules à énergie fossile carbonée d’ici 2040. Ces objectifs sont alignés avec nos engagements : atteindre zéro véhicule diesel en 2024 et 50% de véhicules électriques en 2025 en France et 100% des déplacements dans des véhicules à émissions zéro d’ici 2040 dans le monde.

Or l’atteinte de ces objectifs ambitieux nécessite la mobilisation des acteurs privés mais aussi des pouvoirs publics. Force est de constater que les dispositifs d’aides publiques pour les VTC, une profession en première ligne de la transition électrique dans le monde des transports, ne cessent de se réduire. 

En 2020, les professionnels en Ile-de-France pouvaient cumuler 11 000€ d’aides (5 000€ d’aide de l’Etat, et 6 000€ d’aide de la région). Uber tire la sonnette d’alarme car désormais, dans la plupart des cas, les chauffeurs ne touchent plus rien.

  • Au niveau national : La fin du bonus écologique (3 000€ en 2023) pour les entreprises, qui représentent 45% des achats de véhicules électriques en France, signifie que la moitié des chauffeurs VTC opérant sur Uber et ayant déclaré leur activité en tant que personne morale vont perdre l’accès à cette subvention. 
  • Au niveau régional : Cette suppression s’ajoute à la décision de la Région Ile-de-France en novembre 2023 de conditionner sa subvention de 6 000€ pour l’acquisition d’un véhicule électrique au bilan carbone du véhicule. Cette mesure exclut des véhicules particulièrement adaptés à l’activité VTC et plébiscités par les chauffeurs tels que la Tesla Model Y qui est produite en Allemagne.  
  • Au niveau municipal : La Mairie de Paris exclut les chauffeurs VTC de ses dispositifs d’aide à l’acquisition de véhicules électriques. Alors que les chauffeurs de taxi bénéficient d’une aide forfaitaire de 6 000€, les VTC ne bénéficient d’aucun soutien. 

Pourquoi investir dans la transition des VTC?

Les professionnels de la route conduisent beaucoup plus que la moyenne des particuliers (50km/jour), de sorte que lorsqu’ils passent à l’électrique, ils évitent encore plus d’émissions de gaz à effet de serre. De plus, en transportant d’autres personnes, nous aboutissons collectivement à plus de mobilité zéro émission avec moins de véhicules. 

De plus, les chauffeurs VTC contribuent à l’électrification de la filière automobile. En renouvelant en moyenne leurs véhicules tous les trois ans, les chauffeurs VTC stimulent le marché d’occasion des véhicules électriques facilitant ainsi la transition des classes moyennes. 

Cette réalité est reflétée dans nos propres données. Les chauffeurs Uber passent à l’électrique sept fois plus vite que le grand public. Et lorsqu’un chauffeur Uber commence à utiliser un véhicule électrique, il réalise jusqu’à quatre fois plus d’économies en termes d’émissions que les automobilistes ordinaires. 

Mais la réalité est aussi qu’Uber ne pourra pas atteindre ses objectifs en matière d’émissions zéro sans une action plus vigoureuse de la part des décideurs politiques et des entreprises, principalement les constructeurs automobiles. Son PDG, Dara Khosrowshahi, l’a souligné au Forum de Davos : “Même certains des leaders les plus ambitieux en matière de climat repoussent leurs engagements d’éliminer progressivement les véhicules thermiques. Si l’on ajoute à cela les taux d’intérêt élevés et la répartition inéquitable des infrastructures de recharge, nous commençons à observer un ralentissement de l’engouement pour les véhicules électriques.”