Il y a aujourd’hui un milliard de voitures en circulation dans le monde, dont quatre millions en Suisse ; en moyenne, ces voitures restent inutilisées 96% du temps. On peine à se rendre compte de l’immense gâchis que révèlent ces chiffres : l’un de nos biens d’équipement les plus coûteux, les plus volumineux, n’est utilisé que de manière marginale.

L’une des raisons de cette sous-utilisation, c’est la difficulté de coordonner de manière simple et harmonieuse l’offre et la demande de transport : quiconque se rend à son travail le matin a besoin d’un véhicule disponible immédiatement – dans la plupart des cas, ce ne peut être que la voiture personnelle.

Mais imaginons un système où la technologie permet de garantir à chacun un véhicule disponible à proximité de son domicile, en moins de trois minutes, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit : c’est le tour de force que la technologie autorise aujourd’hui, et une réalité pour beaucoup des grandes villes du monde, de New York à Paris en passant par Londres. Dans ces conditions, posséder sa propre voiture n’est plus indispensable – plutôt que de la laisser prendre la poussière dans un garage, autant opter pour la mobilité partagée !

Si le projet de loi Maudet va dans la bonne direction, c’est précisément parce qu’il va dans le sens de l’histoire : posséder moins de voitures, pour mieux se servir des voitures disponibles. Créer un nouveau statut VTC, parfaitement encadré, c’est permettre à plus de chauffeurs de transporter plus de passagers, et à terme, en finir avec ces milliers de voitures individuelles sous-utilisées.

Rappelons-nous aussi que dans la plupart des grandes villes, 15% de l’espace urbain est accaparé par… les parkings. Dans une cité aussi dense que Genève, entre le lac et la montagne, utiliser une proportion aussi importante de la ville pour garer des voitures n’a pas de sens. Imaginons ce que serait notre ville sans ces longues files de véhicules à l’arrêt tout au long de ses rues, tout l’espace ainsi reconquis au bénéfice des Genevois. Grâce à la technologie, c’est la ville de demain qui tout doucement, se dévoile : des villes vertes, fluides, offrant à chacun des moyens de déplacement simples, économiques et fiables.

 

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