

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ? Votre carrière, votre job, vos hobbies et passions.
J’ai commencé mon parcours professionnel dans le domaine du développement durable en 2006. A cette période le sujet n’intéressait, pour ainsi dire, personne ! C’était avant le premier Grenelle de l’environnement. Tout le monde me disait qu’il s’agissait d’un “non sujet”. Or c’était pour moi du pur “bon sens” que de s’intéresser à l’entreprise dans toutes ses dimensions : son impact sur l ’environnement, sur les partie-prenantes, sur les salariés.
Ces premières années m’ont permis de découvrir que dans ce domaine (comme dans tant d’autres), des citoyens s’engageaient mais étaient invisibles. J’ai eu envie de les mettre en avant.
C’est comme ça que le projet de l’Optimisme est né, pour donner de l’ampleur aux initiatives positives dans tous les domaines. Le projet est aujourd’hui suivi sur les réseaux par un million de personnes ! Nous nous intéressons également au monde de l’entreprise avec l’Optimisme Pro. En parallèle je suis auteur de 2 livres “Osez l’Optimisme” et “Oser être soi… même au travail” publiés aux éditions Michel Lafon. L’écriture est une passion ainsi que les rencontres ! Mon métier me convient bien !
Vous affirmez que l’optimisme, c’est presque un acte militant. L’optimisme selon vous, ça consiste en quoi?
L’optimisme, c’est partir du pré-requis que demain peut être meilleur qu’aujourd’hui et tout faire pour y contribuer ! L’optimisme rejoint la notion de la responsabilité individuelle, très loin de la caricature française “voir la vie avec des lunettes roses”.
Ayant beaucoup vécu à l’étranger, je trouve qu’en France on a une vision très stéréotypée de l’optimiste “bienheureux naïf”. On peut être très lucide et choisir l’optimisme comme force motrice ! La majeure partie de mes amis sont “collapsologues” et convaincus que tout va s’effondrer. Pour ma part je pense que certes il faut changer, mais je préfère aller de l’avant et construire plutôt que de me perdre dans la critique des systèmes.
L’optimisme est finalement le pré-requis à toute action : qu’on ait envie d’entreprendre en 2020, de se mettre en couple ou d’inventer de nouvelles façons de penser !
Catherine Testa, co-fondatrice L’Optimisme“L’optimisme, c’est partir du pré-requis que demain peut être meilleur qu’aujourd’hui et tout faire pour y contribuer. “
Pouvez-vous décrire une journée typique dans la semaine de Catherine Testa ?
J’aimerais bien avoir un côté typique mais même les journées ne le sont pas ! Je peux vivre des journées consacrées à l’écriture comme des journées littéralement surchargées avec 3 conférences, 2 interviews et des appels. Cette alternance me plaît bien.
Pour la petite anecdote, je n’ai pas de wifi ni de réseau dans mon bureau. Mon cerveau a tendance à se disperser et comme mon téléphone sonne sans arrêt, je me suis imposée cette contrainte : 0 mail, 0 appel quand je dois me concentrer.
Selon vous, quelles sont les initiatives positives clés à adopter en cette période singulière de pandémie mondiale ?
Créer du lien, créer du lien et créer du lien !
Les lecteurs se confient beaucoup à l’équipe et on voit poindre un grand sentiment d’isolement et de solitude. Toute initiative visant à créer du lien est positive et plus que nécessaire. Il peut s’agir d’action individuelle comme appeler ses collègues, sa famille ou encore dire bonjour à son voisin quand on le croise…
Côté entreprises, il faut absolument continuer à organiser des événements fédérateurs même si c’est “moins sympa” en digital. L’isolement guette, avec lui, les dépressions et les tensions… L’entreprise est un lieu social, ce qu’on a souvent tendance à oublier.
Catherine Testa, co-fondatrice L’Optimisme“Toute initiative visant à créer du lien est positive et plus que nécessaire.[…] Côté entreprises, il faut absolument continuer à organiser des événements fédérateurs même si c’est “moins sympa” en digital.[…] L’entreprise est un lieu social, ce qu’on a souvent tendance à oublier.”
Suite à la crise, quels sont les grands tournants que les entreprises on t dû prendre, en termes de qualité de vie au travail et de bien-être en entreprise ? Qu’est-ce que le télétravail forcé a changé ?
Il faut faire preuve d’humilité pour répondre à cette question car les grands tournants ne sont pas encore arrivés ! Les changements structurels vont commencer en 2021.
Pour le moment les entreprises ont réagi à court terme et ont déplacé les salariés du bureau à chez eux, sans préparation aucune. Sans formation, sans accompagnement, ce changement est venu exacerber le pire et sublimer le meilleur.
Le pire, c’est le micro-manager qui exerce une pression constante sur le collaborateur qui n’a pas de bulle de décompression, plus de collègues à qui parler à la machine à café. Le meilleur, ce sont toutes ces équipes qui ont fait preuve d’intelligence collective pour inventer ce nouveau mode de travail. En réalité, le télétravail change de nombreuses composantes : le rapport au temps, le rapport à l’espace, le rapport à l’autorité. Et il faut tout réapprendre.
Quels sont les outils à disposition des entreprises pour accompagner les salariés au télétravail, en cette période singulière (visioconférences, livraison de repas, service de VTC, …) ?
Les entreprises ont fait preuve de beaucoup de créativité pour se digitaliser ! Il y a bien sûr les traditionnels outils collaboratifs que sont Zoom, Teams ou Slack. Mais cela va plus loin, une fois les outils en place, il faut réinventer le reste : les ice-beakers, les ateliers d’intelligence collective virtuels, les outils d’écoute des salariés, etc…
En attendant une amélioration de la situation, il faut conserver le lien et répondre au besoin de contacts.
Par ailleurs, notre équipe a noté que les entreprises ont fait preuve de beaucoup d’inventivité en repensant l’utilisation de certains services. Tout a été repensé pour s’adapter ! Regardez l’utilisation d’Uber Eats : les entreprises offrent des bons à leurs salariés pendant les longues journées de visioconférences. En temps normal ils auraient offert un buffet aux collaborateurs, c’est une sorte de digitalisation du buffet que de permettre aux salariés de commander ce qu’il leur fait plaisir pendant cette journée !
Quel serait LE conseil que vous donneriez aux personnes en charge du bien-être en entreprise (Happiness manager, responsable RH, …) ?
Se préserver ! Cela peut paraître bizarre comme conseil mais notre équipe se rend compte que ceux qui donnent le plus aux autres ont souvent du mal à faire des pauses ou à s’octroyer du temps. On ne peut pas déstresser tous les salariés, on ne peut pas sauver tout le monde. C’est dûr, mais c’est ainsi. Si on veut bien faire son métier, il est plus que nécessaire de se sentir bien pour pourvoir donner aux autres et ne pas cramer en cours de route. Et sinon : créer du lien, toujours du lien !
Selon vous, quelles sont les erreurs à éviter ?
Faire semblant que cela va revenir à la normale. Les règles du jeu ont changé, 2020 est venu toucher la vulnérabilité de chacun. Cela change fondamentalement la donne.
Le futur du bien-être en entreprise: quelles sont selon vous les grandes tendances en matière de qualité de vie au travail qui se dessinent pour 2021 ?
Les salariés ont goûté au télétravail. Certains détestent, d’autres veulent poursuivre l’expérience. L’entreprise va devoir s’adapter au cas par cas !
Cela va être un sujet complexe à accompagner parce que ni les managers ni les salariés ne sont formés. Or le télétravail comporte des risques : isolement, sentiment de team out, non déconnexion. Les conséquences potentiellement négatives sont nombreuses. Les questions du lien, du sentiment d’appartenance, du sens vont être fondamentales.
Catherine Testa, co-fondatrice L’Optimisme“Depuis 5 ans, je suis convaincue que la QVT est la condition sinequanone à la pérennité des entreprises. Encore plus aujourd’hui !”
Quels sont les principaux challenges auxquels vous faites face aujourd’hui ? Comment les surpassez-vous ?
Le télétravail est un challenge de tous les jours et demande une vraie discipline ! Mon équipe a tendance à ne pas déconnecter et au “sur-engagement”. L’enjeu est donc d’arriver à se préserver dans un monde qui bouge et ne nous épargne pas.
Cela passe par prendre du recul et du temps pour soi. On a beau le savoir et le répéter aux autres, les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés. Quand un sujet passionne, on a tendance à y aller à fond. Il faut donc faire beaucoup de prévention. Mais je suis confiante.
Publié par Setareh Olgiati
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