
Le responsable de l’environnement de travail d’Uber affirme que le futur du travail est au bureau
6 juillet 2021 / France
Michael Huaco est toujours resté optimiste quant à l’avenir de la fréquentation des bureaux, même au plus fort de la pandémie, lorsque le télétravail s’est imposé comme la norme. En tant que vice-président responsable de l’environnement de travail et de l’immobilier chez Uber, il jongle depuis un an entre les projets mondiaux de construction, les différentes structures de télétravail et les plans de réouverture des bureaux. Avec la disponibilité croissante des vaccins contre le COVID-19 et la reprise progressive des activités dans les villes, M. Huaco commence enfin à voir ces plans se concrétiser. Chez Uber, un modèle de travail hybride a été mis en place, à 50% entre le travail au bureau et le télétravail. Le collaborateur pourra également passer 4 semaines à l’étranger en télétravaillant.
Nous avons rencontré M. Huaco pour découvrir en quoi la pandémie a entraîné des changements positifs sur le lieu de travail, comment Uber gère la réouverture progressive de ses bureaux et pourquoi les collaborateurs peuvent se sentir en confiance à l’heure de leur retour sur site.
Uber for Business : L’expérience de la pandémie nous a permis de prendre du recul et de réévaluer notre façon de travailler, en particulier au bureau. Selon vous, quelles ont été les conséquences positives de cette réinitialisation forcée ?
Michael Huaco : L’une des principales conséquences positives a été de reconnaître et de comprendre pourquoi il est si important de travailler dans un bureau. Le problème de l’isolement social s’est intensifié vers la fin de la pandémie, par rapport au début du confinement. Le bureau joue un rôle central dans la collaboration et dans l’implication des équipes. Il fait partie du tissu social au quotidien. Dans une certaine mesure, nous allons maintenant devoir réapprendre à interagir. Comment reprendre contact avec la société ? C’est presque comme revenir après des mois passés sur une île déserte. [Mais] mes collègues [d’autres entreprises de technologie] s’accordent à dire que les gens ont envie de retourner au bureau. Ils veulent retrouver un semblant de normalité. Dans la vie, les êtres humains ont besoin d’un cadre et d’un certain degré de prévisibilité.

Bien que de grands progrès aient été accomplis dans la lutte contre le virus, techniquement, nous sommes toujours face à une pandémie. Quelle est la stratégie d’Uber pour gérer les défis actuels liés au COVID-19 à l’heure du retour progressif des collaborateurs au bureau ?
C’est difficile, mais il faut y réfléchir en termes d’étapes. Aux États-Unis, la majorité de la population a l’avantage de pouvoir accéder aux vaccins, mais ce n’est pas le cas partout ailleurs dans le monde. [Chez Uber], nous avons mis en place un format de travail hybride à 50% entre le travail au bureau et le télétravail. Nous pouvons donc commencer à mettre le pied à l’étrier et à réfléchir à la façon de procéder. En clair, il est temps d’enlever sa robe de chambre et de reprendre la voiture ou les transports. Au vu de la situation actuelle, notre règle numéro un est de n’ouvrir aucun bureau, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, à moins d’avoir obtenu l’approbation de l’organisme de réglementation local.
Uber conçoit et bâtit de nouveaux bureaux depuis quelques années maintenant. Comment votre vision d’avant la pandémie s’accorde-t-elle avec les réalités des nouveaux espaces ?
Lorsque nous avons commencé à mettre en œuvre notre stratégie actuelle dans le domaine de l’immobilier, nous avons décidé d’adopter une démarche beaucoup plus durable. J’ai vraiment poussé [le PDG d’Uber,] Dara Khosrowshahi, et l’équipe de direction, à admettre que notre image de marque doit refléter d’une part le développement durable, et d’autre part, la santé et le bien-être. Nous visons la certification WELL, qui concerne les bâtiments respectant des normes de santé et de sécurité axées sur les collaborateurs. Nos bâtiments sont donc conçus pour apporter plus de lumière et d’aération naturelles, et moins d’éclairage fluorescent. Les plats que nous préparons, les salles de sport que nous aménageons et la façon dont nous agençons l’espace contribuent également à réduire la sédentarité et ses effets.
Ces mesures ont toutes été mises en œuvre dans des établissements comme ceux de Mission Bay [à San Francisco], d’Amsterdam, de Londres et de Mexico. Mission Bay [est peut-être] l’un des bâtiments les plus sains de San Francisco, car il a été conçu pour intégrer, par exemple, plusieurs renouvellements d’air par minute et des espaces extérieurs. Nous ne savions pas qu’il y aurait une pandémie, et maintenant [beaucoup d’autres entreprises] cherchent à nous imiter. Cela prend énormément de temps à mettre en œuvre, mais nous avons réfléchi à toutes les façons possibles d’améliorer la santé de nos collaborateurs en dehors du contexte de la pandémie.
Au-delà de la santé et de la sécurité des collaborateurs, quelles sont les autres priorités d’Uber en prévision de leur retour au bureau ?
Nous avons créé un espace beaucoup plus axé sur la collaboration et l’implication à Mission Bay et sur d’autres sites : moins de postes individuels et davantage de lieux dédiés au travail en équipe. Nous avons interrogé nos collaborateurs, et c’est ce qu’ils souhaitent. La plupart des gens ne travaillent pas toute la journée de la même façon. À certains moments, ils ont besoin de collaborer avec beaucoup de monde, et à d’autres, de pouvoir travailler dans le calme. Pour répondre à ce besoin, nous avons des bibliothèques, qui ressemblent beaucoup à des bibliothèques universitaires, et des salles de yoga. Des espaces sont aussi prévus pour les grands groupes, avec des tableaux numériques. Nous proposons de nombreuses technologies et outils conçus pour aider nos collaborateurs à travailler de différentes manières, car il n’existe pas de solution unique. À San Francisco, nous avons également de belles terrasses entièrement équipées du Wi-Fi, ce qui permet à ceux qui le souhaitent de travailler à l’extérieur toute la journée.
Même avec une baisse des cas de COVID-19 corrélée à l’augmentation de la couverture vaccinale, les collaborateurs peuvent hésiter à retourner au bureau. Que fait Uber pour apaiser ces inquiétudes ?
À San Francisco et dans beaucoup d’autres de nos sites dans le monde, les collaborateurs investissent des locaux flambant neufs. Ces bâtiments sont à la pointe de la technologie et intègrent bon nombre des caractéristiques axées sur la santé, la sécurité et le développement durable que nous recherchons. Le retour ne se fait pas dans les bâtiments de deuxième ou troisième génération que nous avions acquis alors que nous étions en pleine croissance. Il s’agit [de quelques-uns] des bâtiments les plus sains des villes où nous les implantons. Nous sommes également conscients du fait que nous devons appliquer la distanciation sociale. Tous les protocoles de désinfection nécessaires pour garantir un plus haut niveau de sécurité sont en place. Nous essayons également de créer un environnement convivial, où les collaborateurs peuvent travailler avec leurs collègues et tout un chacun pour créer des produits de qualité et trouver des idées brillantes.

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Publié par Setareh Olgiati